Demandez à Erin Benjamin, présidente et chef de la direction de l’Association canadienne de la musique sur scène (ACMS), si elle aime ce qu’elle fait. « Je n’aime pas ce que je fais, j’adore ce que je fais. » Depuis l’âge de cinq ans, Erin accorde une place prédominante à la musique. Son expérience globale dans l’industrie de la musique a fait d’elle une spécialiste qui applique ses compétences tous les jours pour faciliter la compréhension et la création de liens.

Vivre le rêve

À cinq ans, Erin s’est réveillée avec une mission. Elle voulait concrétiser son rêve bien réel de devenir guitariste. Elle a supplié sa mère de lui acheter une guitare et a rapidement commencé à apprendre et à écrire des chansons. Ce rêve initial s’est réalisé et s’est développé lorsqu’Erin a délaissé son travail de musicienne de scène pour assumer les fonctions de responsable d’associations de prestations sur scène au début des années 2000.

Erin estime que ces expériences sur scène et dans les coulisses ont été fondamentales et lui ont permis d’être témoin de liens, d’occasions et du potentiel de l’industrie de la musique sur scène.

Du centre de la scène à la scène nationale

À l’heure actuelle, elle agit à titre de présidente et chef de la direction de l’ACMS, l’organisation qui représente l’industrie de la musique sur scène, notamment les promoteurs de concerts, les salles, les festivals et les personnes qui sont dans les coulisses des événements musicaux sur scène. L’ACMS fournit des services, des cours et de la formation aux entreprises et aux organisations de musique sur scène et s’efforce de démontrer aux décideurs l’importance économique, culturelle et sociale de cette industrie.

« Imaginez un courant électrique entre les artistes et les fans comme nulle part ailleurs », explique Erin. « Vous n’obtenez cette sensation que lorsque votre artiste préféré est devant vous et présente un spectacle incroyable. Cet arc d’énergie nous nourrit d’une manière cruciale et qui est difficile à expliquer. C’est ce genre de connexion profonde que nous obtenons avec la musique que nous aimons; c’est essentiel pour faire de nous de meilleurs êtres humains. »

Elle fait remarquer que les cultures occidentales ont été conditionnées à traiter la santé mentale comme étant moins importante ou moins percutante que la santé physique. Bien qu’elle comprenne qu’il soit primordial de s’alimenter, elle souligne l’importance de l’accès à l’art et ses répercussions sur la santé mentale et affective.

« Je pense que l’accès à des choses comme la musique sur scène est tout aussi essentiel que de boire de l’eau pour notre santé. Je continuerai de défendre ce point de vue. »

Plus que de la musique

L’industrie de la musique est une passerelle vers tant d’autres possibilités dans l’espace touristique. En l’absence de musique sur scène, « nous perdons, outre les activités associées à la musique sur scène, toutes les retombées économiques directes et indirectes de cet espace, c’est-à-dire le repas au restaurant avant un spectacle, le trajet en avion pour se rendre à un spectacle, le séjour dans un hôtel. »

Erin croit que la pandémie de COVID-19 a rapproché les intervenants du secteur du tourisme. Il a été nécessaire d’établir des liens avec des personnes d’autres industries touristiques pour accroître la résilience mutuelle découlant d’apprentissages communs.

« Dans ce secteur, vous pouvez être tout ce que vous voulez être », déclare Erin. « Vous pouvez être le patron, vous pouvez diriger votre propre entreprise, vous pouvez travailler pour une autre personne, mais la gamme de choses géniales que vous pouvez faire est exponentielle. »

Erin insiste également sur le fait qu’il n’est pas nécessaire d’aimer la musique dès sa naissance pour faire une incursion dans l’industrie. Bon nombre des personnes qui travaillent pour elle n’ont aucune expérience préalable de la musique sur scène, et elle précise que l’accent n’est pas autant mis sur la musique, mais plutôt sur la capacité directe de transformer des vies.

Peu de gens dans ce monde sont plus passionnés par leur carrière qu’Erin, qui voit le tourisme d’un œil favorable. « Si vous voulez contribuer à changer la vie de chaque Canadien qui a l’occasion d’assister à une prestation musicale sur scène, le tourisme peut vous permettre de le faire. »